Finir un livre, c'est en commencer un autre
Premiers pas dans l'édition
Ne sachant comment procéder pour être édité, j'ai tout bêtement commencé par envoyer (je précise même par poster) à plusieurs éditeurs une compilation de nouvelles primées en concours. Compilation d'amateur, manquant totalement de cohérence, mais Anne Carrière fut quand même la première à me dire oui. Le temps de supprimer quelques nouvelles, d'en écrire quelques autres, et de peaufiner l'ensemble, ce recueil, La Diablada, était prêt. Sorti en 2004, il a récolté de bonnes critiques, et plusieurs coups de coeur Fnac après un passage chez PPDA. Il obtiendra ensuite le Prix Le Scribe "Place aux Nouvelles" (Lauzerte).
Coïncidence amusante : un mois avant que ne paraisse La Diablada, j'ai été publié par ailleurs, sans l'avoir vraiment cherché. Un charmant éditeur, " Un état d'esprit", m'a proposé d'éditer une de mes nouvelles longues, primée en concours, " Rendez-vous dans l'ombre", dans une jolie collection de petits livrets cousus. J'ai accepté, enchanté. J'ai ensuite complètement oublié cette publication qui ne m'a rien rapporté. Oubli freudien ? Je ne l'ai même jamais mentionnée dans ma bibliographie. C'est tout récemment, en examinant un relevé Sofia (droits d'auteur en bibliothèque), avec la mention 0 € que j'ai redécouvert cet enfant abandonné.
Attention, quand on la résume, la suite de l'histoire va paraître très facile. Mais j'ai aussi rencontré sur la route les déboires et les déconvenues, les faux espoirs, les plongeons et les rebonds qui sont le lot des écrivains débutants : ils étaient donc presque rassurants...
Une productrice de Radio France me lit, m'appelle, et je commence à écrire pour la radio : émissions " Les petits polars ", puis " Un soir, une histoire ", "puis " Les Petites Histoires ", sur France-Bleu (Radio France).
Je sors un second recueil, L'Étage de Dieu, qui obtient en 2006 le Prix " Découverte d'un écrivain de la région Nord - Pas-de-Calais ", organisé par la Voix du Nord et le Furet du Nord (qui le publie). Ce recueil m'a permis d'obtenir une belle visibilité dans toute la région - ma région. Le tirage est d'ailleurs épuisé.
Tout va si bien que je tente une nouvelle aventure : le passage au roman
Mon premier roman, Le Vertige des auteurs, est publié en janvier 2007 par Le Castor Astral. Il rate d'une voix le Grand Prix de l'humour noir, mais il est co-lauréat du Festival du premier roman (Chambéry) qui célèbre chaque année les quatorze meilleurs premiers romans de l'année. Je commence à prendre goût au roman, d'autant plus que les critiques sont bonnes.
Mon troisième recueil de nouvelles, Qui comme Ulysse, est retenu par Anne Carrière, qui le publie en fin août 2008. Il bénéficie d'un formidable buzz sur internet et d'un accueil flatteur dans les médias : en octobre 08, il est élu ( devant le Prix Goncourt ! ) le "Livre du mois" de la rentrée littéraire par les Notes bibliographiques, la revue de toutes les Bibliothèques pour tous. Il obtient ensuite le Prix Ozoir'Elles, décerné par un jury de femmes écrivains, animé par Régine Deforges et Annie Saumont.
Quelques mois plus tard, en janvier 09, je sors au Castor Astral mon deuxième roman, Le film va faire un malheur. Très bel accueil dans les médias, mais faible visibilité en librairie. Il obtiendra le Prix Salondulivre.net. Plusieurs producteurs se montrent intéressés par une adaptation au cinéma. Rien de conclu à ce jour.
Quelques autres mois plus tard, je termine mon premier roman policier, La Commissaire n'aime point les vers. Un roman policier littéraire, par le thème comme par l'écriture. Je le présente, un peu intimidé et sans trop d'illusions, à La Table Ronde, éditeur qui m'a toujours impressionné par la qualité de sa production. Divine surprise : dès le lendemain, je suis appelé. Le roman plaît, il est retenu. Ce roman à l'humour grinçant sort en février 2010. Les réactions dans les blogs littéraires sont chaleureuses : le personnage plaît, l'intrigue aussi. Il est nominé pour de nombreux prix du roman policier, dont le prestigieux Prix Polar (Cognac), mais il n'en gagne aucun, malgré le bel accueil de la critique spécialisée. Ce livre me vaut une autre suprise, plus agréable, celle de la traduction et de la publication dans de nombreux pays étrangers (Espagne, Italie, Allemagne, Pologne, et ce n'est pas fini). En 2012, il est re-publié chez Folio. Ma vanité s'en trouve comblée.
La Table Ronde me demande d'écrire, dans la foulée, une nouvelle enquête de "la commissaire". Ce sera La commissaire n'a point l'esprit club, qui m'oblige préalablement à un inoubliable séjour dans un club de vacances, histoire de me documenter. Beau succès également, et traductions en cours. La version espagnole est déjà parue.
En parallèle, j'écris un nouveau recueil de nouvelles pour Anne Carrière, ce sera "Tous ensemble, mais sans plus". Quatorze nouvelles d'un noir humour, traitant des fractures sociales. Non, pas vraiment "traitant", plutôt badinant et persiflant. Il paraît en octobre 2012.
Neuf livres publiés en neuf ans. C'est en les écrivant que j'ai vu poindre ma vocation d'écrivain.